🔆Climatisation

Règle : L’empreinte associée à la possession et à l’utilisation d’une climatisation doit être prise en compte. Cette empreinte se compose de la consommation électrique du système, de fuites de fluides frigorigènes et de la fabrication de l’équipement.

Conseil : Cette prise en compte doit s’accompagner de messages pédagogiques cherchant à expliquer l’incompatibilité d’un équipement massif des foyers en climatisation avec la tenue des objectifs climatiques français.

Pourquoi ?

Un équipement massif des foyers en climatisation contribuera en premier lieu à une augmentation significative de la consommation électrique en période estivale et plus spécifiquement à de très forts pics de consommation lors des pointes de chaleur et/ou canicules. La réponse à cette demande se fera en usant de centrales thermiques à flamme (comme cela est fait actuellement lors des pics de froid). De plus, un équipement massif en climatisation ne se fera pas uniquement avec des équipements performants, contribuant ainsi d’autant plus à la surconsommation estivale et à l’augmentation des taux de fuites de fluides frigorigènes (en fonctionnement et en fin de vie notamment).

Conseils d’application

L’estimation de l’empreinte associée à la consommation d'électricité de la climatisation peut être faite de deux manières :

  • 1️⃣ pour les approches questionnant la consommation totale d’énergie : en la considérant intégrée à la consommation d’électricité renseignée par l’individu

  • 2️⃣ pour les approches estimant la consommation d'énergie : en se basant sur des facteurs quantitatifs comme la surface climatisée, la puissance de climatisation et la durée de climatisation

Conseil : Pour ces approches, il est conseillé d’estimer la durée de climatisation sur l’année. Il est également conseillé d’utiliser le FE réseau de la Base Empreinte.


L’estimation de l’empreinte associée aux fuites de fluides frigorigènes peut être faite de la manière suivante :

  • en se basant sur .

Conseil : Pour l’estimation de l’empreinte associée aux fuites de fluides frigorigènes, il est conseillé de répartir l’ensemble des émissions nationales associées à ces fuites par foyer équipé d’une climatisation (25 %).

Cela conduit à un forfait de 160 kgCO2eq par foyer équipé. Ce forfait doit ensuite être divisé par le nombre de personnes au sein du foyer. Ce forfait inclut les équipements de type climatiseur mobile, climatiseur monosplit et PAC réversible. Toutefois, pour connaître la contribution de chaque type d'équipement aux fuites de fluides frigorigènes à l’échelle nationale, il convient de questionner le Citepa sur les hypothèses de modélisation utilisées quant aux taux d’émissions propres de chaque type d'équipement.

Avis du GT

Estimer l’empreinte associée aux fuites de fluides frigorigènes peut s’avérer plus complexe qu’il n’y paraît. Les nouveaux équipements sont soumis à des réglementations plus rigoureuses quant aux gaz utilisés (afin que les gaz aux plus forts PRG disparaissent). Par ailleurs, les taux de fuite réels dépendent de l’âge de l’équipement mais aussi de la qualité des opérations de maintenance et également du respect des règles propres à la fin de vie de ces équipements (si l’équipement est hors d’usage). Tout cela plaide donc pour une approche de type macro comme explicité plus haut.

Toutefois, les experts du GT estiment qu’une estimation de l’empreinte basée sur la modélisation des taux de fuite (par an et en fin de vie) peut être jugée acceptable si cette dernière ne conduit pas à une estimation supérieure aux données d’inventaires. En effet, les incertitudes autour de ces taux de fuite sont très fortes (notamment en fin de vie au sein de la Base Empreinte). De plus, les experts du GT estiment qu’une telle approche prenant en compte les fuites en fin de vie, doit faire l’objet d'explications. En effet, ces émissions n’ont, en théorie, pas encore eu lieu et sont donc amorties rétroactivement, ce qui représente une hypothèse forte.

L’estimation de l’empreinte associée à la fabrication de l’équipement de climatisation peut être faite en se basant sur les données de la Base Empreinte. Cette estimation représente un risque de double compte avec les FE proposés au sein de la section Construction qui intègrent l’impact de la construction du lot CVC (Chauffage - Ventilation - Climatisation). Toutefois, dans une approche conservatrice, il est recommandé que cette dernière soit prise en compte et amortie sur la durée de vie moyenne de l’équipement d’environ 6 ans.

Conseil : Pour l’estimation de l’empreinte associée à la fabrication de l'équipement de climatisation, il est conseillé de l’approximer à un climatiseur mobile, d’utiliser le FE correspondant de la Base Empreinte et d’amortir l’impact de la fabrication sur une durée de vie moyenne sourcée à partir de travaux académiques ou d’agence environnementale

Last updated