Avant-propos
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Avant elle, la pĂ©riode 2015-2022 concentrait les 8 annĂ©es les plus chaudes jamais enregistrĂ©es. La barre dâun rĂ©chauffement moyen de plus de 2° a Ă©tĂ© symboliquement franchie sur une journĂ©e en 2023 (pour un rĂ©chauffement moyen estimĂ© actuellement de +1,2°). AnnĂ©e aprĂšs annĂ©e et record aprĂšs record, le rĂ©chauffement climatique et ses consĂ©quences se font toujours plus intenses : feu de forĂȘts sans prĂ©cĂ©dent au Canada, canicule record au BrĂ©sil et un ressenti dĂ©passant les 55°C, inondations au Bangladesh touchant plusieurs millions de personnes. Ces consĂ©quences ne se produisent dâailleurs pas uniquement Ă lâĂ©tranger mais se manifestent de maniĂšre plus forte annĂ©e aprĂšs annĂ©e en France. Le CGDD, dans une publication de 2020, mettait en avant que 6 Français sur 10 sont concernĂ©s par le risque climatique et que la frĂ©quence annuelle des accidents dits « trĂšs graves » (au moins 10 morts et/ou plus de 30 millions dâeuros (MâŹ) de dĂ©gĂąts) a presque quadruplĂ© ces deux derniĂšres dĂ©cennies par rapport aux quatre prĂ©cĂ©dentes.
Pourtant, en 2015 lors de la COP21 (CCNUCC), lâaccord de Paris voyait lâensemble des pays du monde sâengager Ă rĂ©duire leurs Ă©missions de gaz Ă effet de serre (GES) afin de limiter lâĂ©lĂ©vation de la tempĂ©rature Ă +2° Ă lâhorizon 2100 (par rapport Ă lâĂšre prĂ©-industrielle) et tout faire pour le limiter Ă +1.5°. Toutefois, presque 10 ans plus tard, l'action internationale se fait toujours attendre. Les Ă©missions de GES mondiales nâont toujours pas amorcĂ© leur dĂ©croissance (et continuent mĂȘme dâaugmenter, toutefois Ă un rythme moins soutenu) alors que limiter le rĂ©chauffement Ă +2° supposerait une rĂ©duction des Ă©missions de GES mondiales de 64 % dâici 2050 et de 84 % pour limiter le rĂ©chauffement Ă +1.5°. Les politiques publiques actuelles mondiales sont donc insuffisantes et conduiraient, sans renforcement, Ă un rĂ©chauffement planĂ©taire estimĂ© Ă . Autant dire un scĂ©nario catastrophe.
Les objectifs de rĂ©duction dâĂ©missions de la France, bien quâambitieux dans leurs projections (i.e. objectif de neutralitĂ© carbone Ă lâhorizon 2050 en approche inventaire), ont cependant tardĂ© Ă produire leurs premiers effets. Toutefois, plus rĂ©cemment, les Ă©missions brutes françaises ont bien dĂ©cru. Ainsi, en 2023 une baisse de 4.8% par rapport Ă 2022 a Ă©tĂ© constatĂ©e, avec une diminution des Ă©missions de GES dans tous les principaux secteurs permettant ainsi de respecter, en moyenne, les objectifs de la SNBC2 sur la pĂ©riode 2019-2023 (2Ăšme budget carbone), hors puits de carbone. Ces dynamiques rĂ©centes de dĂ©croissances sont donc encourageantes (lâempreinte carbone de la France dĂ©croit elle aussi progressivement depuis les annĂ©es 2010) mais comme lâindique le Haut Conseil pour le Climat la dĂ©croissance des Ă©missions brutes doit encore affirmer son caractĂšre structurel.
Lâurgence de lâaction pour rĂ©duire nos Ă©missions de GES est donc toujours plus dâactualitĂ© et la nĂ©cessitĂ© dâune transition bas carbone (c.a.d. vers un modĂšle de sociĂ©tĂ© moins Ă©missif) revĂȘt maintenant un caractĂšre vital.
Câest pourquoi l'Association pour la transition Bas Carbone publie la premiĂšre mĂ©thode dâestimation de lâempreinte carbone personnelle. Cette mĂ©thode est le fruit des rĂ©flexions menĂ©es avec le Groupe de Travail sur lâEmpreinte Carbone Individuelle crĂ©Ă© spĂ©cifiquement par lâABC et soutenu par lâADEME. Ce GT regroupant calculateurs dâempreinte, acteurs de la sensibilisation individuelle, experts de la comptabilitĂ© carbone et institutions a pour objectif de dĂ©finir les principes mĂ©thodologiques propres Ă la comptabilitĂ© carbone centrĂ©e sur les individus. A ce titre, lâABC remercie particuliĂšrement les membres du GT pour leur participation et leurs contributions.