Lâestimation de lâempreinte associĂ©e Ă la consommation dâune alimentation locale peut ĂȘtre faite de la maniĂšre suivante :
Ce mode de questionnement semble ĂȘtre le plus adĂ©quat pour cerner cette consommation et ainsi fournir un ordre de grandeur pertinent.
Avis du GT
Estimer la portĂ©e de rĂ©duction de lâempreinte quâimplique une alimentation locale est un sujet plus complexe quâil nây paraĂźt. Il ne sâagit pas dâune unique corrĂ©lation Ă la distance parcourue qui impliquerait que plus cette derniĂšre est courte plus lâimpact est faible. Entre en jeu lâoptimisation des circuits de distribution (i.e. la chaĂźne de valeur). Il y a donc autant de cas particuliers quâil y a de produits et de rĂ©seaux de distribution. Cette optimisation se traduit par une efficacitĂ© du transport (i.e. les impacts par kilogramme de produit et par kilomĂštre parcouru) la plus grande possible avec notamment le bannissement des retours Ă vide. Et il est vrai que ces deux facteurs peuvent sâavĂ©rer mieux optimisĂ©s par les rĂ©seaux de distribution conventionnels. Si on ajoute Ă cela l'efficacitĂ© du transport en bout de chaĂźne (oĂč, pour quelques kilogrammes transportĂ©s, lâutilisation de la voiture par les particuliers rĂšgne) les bĂ©nĂ©fices carbone de la localitĂ© dâun produit peuvent ĂȘtre contrebalancĂ©s (mĂȘme si les transports en bout de chaĂźne sont exclus du pĂ©rimĂštre Ă©voquĂ© plus haut car la question âalimentation localeâ porte sur le seul acheminement du produit).
Qui plus est, une complexitĂ© supplĂ©mentaire apparaĂźt : quâappelle-t-on un produit âlocalâ ? Un produit français bien Ă©videmment mais dâaucuns iront jusquâĂ considĂ©rer quâil sâagit dâun produit provenant dâun rayon de moins de 100 km. Encore une fois un raisonnement sur les seuls km parcourus peut, dâun point de vue purement carbone, lĂ encore desservir un produit français (une clĂ©mentine de Corse effectue probablement plus de km quâune clĂ©mentine de Catalogne pour ĂȘtre vendue dans sud ouest de la France).
Toutefois, lâobjectif de la comptabilitĂ© carbone est avant tout de fournir les bons ordres de grandeur quant Ă lâimpact de certaines pratiques. Les experts du GT estiment ainsi que les conseils dâapplication Ă©voquĂ©s plus haut sont un bon moyen de sensibiliser Ă l'objectif principal dâune telle question : faire connaitre, en fonction des rĂ©gimes alimentaires, la portĂ©e de rĂ©duction de lâempreinte quâimplique une alimentation locale. Une telle approche met clairement en Ă©vidence la limite dâune telle pratique pour rĂ©duire lâempreinte des rĂ©gimes carnĂ©s et lâintĂ©rĂȘt pour des rĂ©gimes plus vĂ©gĂ©tal (avec toutefois les simplifications mĂ©thodologiques Ă©voquĂ©es plus haut quant Ă la multitude de cas particuliers).