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Conseil : Il est conseillĂ© de questionner la consommation d’une alimentation locale.

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Pourquoi ?

Tomates du Maroc, courgettes d’Espagne, champignons de Pologne voire ananas du Ghana ou encore kiwis de Nouvelle-ZĂ©lande, il est maintenant courant que des denrĂ©es alimentaires soient consommĂ©es Ă  des milliers de kilomĂštres de leur lieu de production. Ainsi, il est frĂ©quent que les individus s’interrogent sur l’empreinte de tels produits. Qui plus est, comme mentionnĂ© en De saison, il n’est pas rare que certains individus surestiment largement la portĂ©e de rĂ©duction de l’empreinte qu’implique une alimentation locale (notamment pour des rĂ©gimes alimentaires carnĂ©s). Il est donc important que l’individu connaisse les ordres de grandeur en jeu.

Conseils d'application

L’estimation de l’empreinte associĂ©e Ă  la consommation d’une alimentation locale peut ĂȘtre faite de la maniĂšre suivante :

  • en modulant l’empreinte des repas ou rĂ©gimes alimentaires par des coefficients reprĂ©sentant la portĂ©e de rĂ©duction de l’empreinte qu’implique une consommation locale.

Conseil : Pour les approches questionnant la localitĂ© de la consommation d’un individu, il est conseillĂ© de faire varier la portĂ©e de cette modulation selon une frĂ©quence de consommation (allant de 0 % ou “jamais” Ă  100 % ou “toujours”).

Ce mode de questionnement semble ĂȘtre le plus adĂ©quat pour cerner cette consommation et ainsi fournir un ordre de grandeur pertinent.

Conseil : Pour les approches questionnant la localitĂ© de la consommation d’un individu, il est aussi conseillĂ© que la modulation de l’empreinte des aliments porte uniquement sur la composante transport ainsi que sur les Ă©missions associĂ©es Ă  la dĂ©forestation importĂ©e.

Plus spĂ©cifiquement, il apparaĂźt pertinent que la modulation des Ă©missions associĂ©es Ă  la dĂ©forestation importĂ©e porte uniquement sur la composante “consommation de fruits, lĂ©gumes, cĂ©rĂ©ales et noix” estimĂ©e Ă  86 kgCO2eq/hab associĂ© (cf. DĂ©forestation importĂ©e de l'alimentation).

Conseil : Il est Ă©galement conseillĂ© de faire preuve de transparence et/ou de s’appuyer sur des travaux acadĂ©miques ou Ă©tudes spĂ©cialisĂ©es quant aux coefficients utilisĂ©s pour moduler l’empreinte d’une alimentation de saison.

Avis du GT

Estimer la portĂ©e de rĂ©duction de l’empreinte qu’implique une alimentation locale est un sujet plus complexe qu’il n’y paraĂźt. Il ne s’agit pas d’une unique corrĂ©lation Ă  la distance parcourue qui impliquerait que plus cette derniĂšre est courte plus l’impact est faible. Entre en jeu l’optimisation des circuits de distribution (i.e. la chaĂźne de valeur). Il y a donc autant de cas particuliers qu’il y a de produits et de rĂ©seaux de distribution. Cette optimisation se traduit par une efficacitĂ© du transport (i.e. les impacts par kilogramme de produit et par kilomĂštre parcouru) la plus grande possible avec notamment le bannissement des retours Ă  vide. Et il est vrai que ces deux facteurs peuvent s’avĂ©rer mieux optimisĂ©s par les rĂ©seaux de distribution conventionnels. Si on ajoute Ă  cela l'efficacitĂ© du transport en bout de chaĂźne (oĂč, pour quelques kilogrammes transportĂ©s, l’utilisation de la voiture par les particuliers rĂšgne) les bĂ©nĂ©fices carbone de la localitĂ© d’un produit peuvent ĂȘtre contrebalancĂ©s (mĂȘme si les transports en bout de chaĂźne sont exclus du pĂ©rimĂštre Ă©voquĂ© plus haut car la question “alimentation locale” porte sur le seul acheminement du produit).

Qui plus est, une complexitĂ© supplĂ©mentaire apparaĂźt : qu’appelle-t-on un produit “local” ? Un produit français bien Ă©videmment mais d’aucuns iront jusqu’à considĂ©rer qu’il s’agit d’un produit provenant d’un rayon de moins de 100 km. Encore une fois un raisonnement sur les seuls km parcourus peut, d’un point de vue purement carbone, lĂ  encore desservir un produit français (une clĂ©mentine de Corse effectue probablement plus de km qu’une clĂ©mentine de Catalogne pour ĂȘtre vendue dans sud ouest de la France).

Toutefois, l’objectif de la comptabilitĂ© carbone est avant tout de fournir les bons ordres de grandeur quant Ă  l’impact de certaines pratiques. Les experts du GT estiment ainsi que les conseils d’application Ă©voquĂ©s plus haut sont un bon moyen de sensibiliser Ă  l'objectif principal d’une telle question : faire connaitre, en fonction des rĂ©gimes alimentaires, la portĂ©e de rĂ©duction de l’empreinte qu’implique une alimentation locale. Une telle approche met clairement en Ă©vidence la limite d’une telle pratique pour rĂ©duire l’empreinte des rĂ©gimes carnĂ©s et l’intĂ©rĂȘt pour des rĂ©gimes plus vĂ©gĂ©tal (avec toutefois les simplifications mĂ©thodologiques Ă©voquĂ©es plus haut quant Ă  la multitude de cas particuliers).

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